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Kenzo, clope, vodka et dépression.
7 juillet 2006

Requiem for a dead life.

Pas possible de penser à autre chose. Ça reste collé dans ma tête, ça tangue et ça y vomit tout son malaise. J’ai la tête qui bascule, pleine qu’elle est de trop de chagrin. Pas possible de penser à autre chose. Je frise la dépression sans alcool, la crise de nerfs sans Anxiolytiques, la mélancolie sans printemps. On est si bien dans sa douleur quand on y est à fond mais quand on commence à entrevoir un recul on finit tout simplement par se sentir ridicule. On finit par se sentir mal et ridicule. Je me sens mal et ridicule. Non, vraiment, pas possible de penser à autre chose. Il s’en est passé des choses ces dernières semaines, il s’en est passé des trucs…que des trucs qui marquent au fer rouge.

D’abord le retour à Paris, à mon ancienne vie : le tourbillon du futile, les nuits d’ivresse, l’arrogance en étendard, la vodka comme religion. Ça m’a repris comme une fièvre, comme un vêtement oublié qui vous sied à merveille retrouvé après de frustrantes recherches. Ça m’a repris et j’ai aimé ça. J’ai adoré me laisser rattraper, je n’attendais que ça. J’en était malade depuis des mois.

Le carré VIP du Queen, qui vampirise toutes les attentions, concentre les convoitises,  permet les pires bêtises. Les filles habillés comme des top models qui ressemblent à des putes, les filles de l’est suivies de leur mac, les gosses de riches avec leurs costumes à 5 fois le SMIC, les moches qui deviennent beaux grâce à leurs cartes de crédit et tout le monde qui à le sourire au lèvres, tellement figé que ça en devient malsain. Pourtant, j’ai aimé ce retour, il m’a permis de laisser éclater ma folie si longtemps contenue. J’ai bu, fumé, tapé à m’en faire saigner. J’ai crié, versé des verres de vodka à la gueule de gens qui m’avaient rien fait, j’ai dansé sur les banquettes glissantes, j’ai torturé les pique assiettes, je me suis accroché aux filets en hommage à Lolita Pille, j’ai allumé sur la piste comme la pire des chiennes, me suis effondré dans les toilettes en y allant acheter des clopes, j’ai contemplé béat et gelé du cerveau la masse qui dansait en contrebas. A la sortie j’ai insulté copieusement le videur qui m’avait demandé ma carte d’identité alors que des pétasses d’à peine 14 ans venaient de passer devant moi. Ça a duré deux jours, deux jours où je me suis appliqué à m’user avant de retrouver les bras de Jane, et la ville que j’ai tant haie : Amiens.

Mon dieu qu’elle est moche cette ville, ma parano d’y être reconnu me poussant à me faire voir encore plus. Cette ville me semblait remplie de crasseux et de moins que rien, un bouge infâme qui avait volé son nom de métropole. La capitale picarde, foutaises, un nid d’attardés et fiers de l’être. Baby Jane et Mort in seuls remparts contre mon envie d’y foutre le feu. Nous avons fêté mon retour de la plus belle des manières, nous avons passé une belle soirée entre moments de grâce et mélancolie latente. Rassurés de voir que nous étions fait dans le même moule et que nous ne lâcherons rien, jamais, à la seule différence que le feu qui avait recommencé à brûler en moi depuis quelques jours n’était pas tout à fait le même. La rage, la colère, la haine que j’ai pour moteur depuis tant d’années ravivée et plus forte que jamais. Oui, j’étais en pleine possession de mes moyens et PUTAIN qu’est ce que ça faisait du bien.

Puis, Doullens. Tellement méprisable que je n’y faisait pas attention, tellement négligeable que ma colère n’en fut que décuplée. J’avais des comptes à régler et ma famille paternelle était la première sur la liste. Rayés ils le sont maintenant, blessés dans leur ego sûrement. Qu’ils crèvent les yeux ouverts et je me moquerai bien d’eux. Je me vois encore leur tourner le dos pendant qu’ils crachait leur venin médiocre et parvenu. Non, Ils ne me feront plus de mal, j’ai le dessus, et pour de bon.

Ensuite mes parents qui me calmèrent devant leur nouvelle sérénité, les voir si humble m’émeut aux larmes. Leur envie de me faire croire qu’il y a encore une place pour moi auprès d’eux m’attendrit. Mais déjà la perspective de mon retour à Paris me brûlait de l’intérieur, me mettait en décalage permanent, le manque de A aussi. Le seul truc tangible dans tout ça.

Non, vraiment, impossible de penser à autre chose, même réglés je reste empêtré dedans. Bloqué, haineux, enragé je le suis encore et toujours. Je n’ai rien oublié, rien pardonné, j’ai tout gardé comme une leçon que j’ai bien apprise. Que ça me serve de leçon encore et toujours. Parce que ici bas rien ne s’oublie, ne se perd, tout fini par évoluer et dans cette optique, du haut de mes vingt ans, je vais graver mon nom bien loin dans ma chair pour ne pas oublier que quoi qu’il arrive je ne lâcherai rien. Tout se paie un jour ou l’autre et je compte bien le faire payer cash.

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Commentaires
M
non mais c'est quoi de ce commentaire à rallonge! non mais rassure-moi, je suis pas obligée d'en faire un si long? si???<br /> non. il est trop tard.<br /> je vais me contenter de dire pete je t'aime et pis voilà. l'affaire est dans le sac.<br /> ah et pis si. t'écris vachement bien aussi.
S
Jackpot de l'infini. Tu fais payer au centuple. Et tu t'étourdis tant que tu peux. En te disant que c'est ça ta vie. Que t'es passé à côté. Alors tu tapes et tu cries. Qu'on te rende cette putain de vie. L'ivresse qui monte et les larmes que tu voudrais taire. Ils ne te feront plus de mal.Même pas question d'y penser hein? Le sourire perdu au loin. Dans les effluves des nuits brulantes. Tu donnes sans rechigner les miettes de ton passé. Comme pour te débarasser. Tu fais le fort. Tu passes à autre chose. Mais le passé colle fort sur les photos sépia. Dernière journée. Et ce feu dans tes yeux. Cette fièvre inconsciente qui dévore en grand. Rester là à pas comprendre. A comprendre trop bien peut être. 11h du mat'. Bloody Mary. Terrasse. Montrer que t'es là. Faire le fier. Mais sans l'être. Juste t'en donner l'air. Pour les voir crever de jalousie. Et c'est ce qu'ils feront. Tôt ou tard. Aurevoir aurevoir. L'heure de se séparer. Mais rien lâcher. Jamais. On se l'était promis il y a un bail déjà. Sur le quai de cette gare moche. Come what may. C'est ça qu'on avait dit. Ne fuis pas. N'oublie pas. Malgré tout ce passé, c'est toi. Reste un futur à bouffer. A réinventer. Et les plumes ensanglantées qui s'interrogent encore. Hope?
Kenzo, clope, vodka et dépression.
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